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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 19:53
LE REGNE DE PREAH THOMMA SAUKREACH (1373–1383).

Preah Thomma Saukreach était un des fils du prince Soryautey. Il fut sacré roi en l’an 1373. Son nom de règne était Preah Bat Samdech Angkir Preah Thomma Saukreach.

En l’an 1382, l’année de cheval, le roi du Siam, Chao Samphya, connu sous le nom de guerre Borom Rechéa II, convoqua son Conseil de guerre pour faire une déclaration de ses volontés martiales :

« Après la mort de Srey Soryauvong, ses successeurs avaient cessé de fortifier la défense de leur frontière. Le roi du Kampuchéa actuel, Preah Thomma Saukreach a de mauvais augure car après trois ans de son règne, son Royaume était dans l’instabilité politique. Beaucoup des gouverneurs contestent son autorité. Au palais, sa cour le voit comme un roi influençable et têtu. En plus, la région où se trouve la capitale royale est dépeuplée car les habitants s’enfuient pour aller vivre ailleurs parce qu’ils craignaient que nous venons les enlever pour amener comme esclaves au Siam. Les garnisons pour défendre sa capitale ne sont pas nombreux. J’en conclus qu’il est temps de nous venger nos deux échecs, l’un en 1359 et l’autre pendant la campagne de notre roi défunt, Ramaso. Compte tenu de la situation actuelle au Kampuchéa, nous aurons besoin donc seulement une petite armée de 10 000 hommes bien entraînés pour reconquérir ce royaume. Pour assiéger la capitale Angkor Thom, nous devons suivre l’exemple du siège de cette cité par notre ancien roi, Borom Reachéa, alors il était à la tête d’un corps expéditionnaire au Kampuchéa ».

En l’an 1383, les 10 000 soldats d’élite étaient prêts pour conquérir le Kampuchéa. L’ordre de marche sur la capitale khmère fut donné. Chao Samphya dirigeait en personne cette armée. Sur son chemin de conquête, le roi siamois n’avait pas rencontré la résistance khmère. En quelques jours seulement, il arriva à la porte de la capitale. Comme Preah Borom Reachéa, il fit construire des remparts au tour d’Angkor Thom dont la hauteur est égale à celle des murailles de cette ville pour y placer des canons. Aussitôt terminer la mise en place des dispositifs de défense de son armée, le roi siamois ordonna à son fils Ponhea Preak de livrer les batailles contre l’armée khmère.

Les généraux khmers, Ponhea Keo, fils du roi, commandant de la porte Est, Ponhea Tay, fils du roi, commandant de la porte Nord, Ponhea Yat, commandant de la porte Sud, Samdech Chao Vatoulak, commandant de la porte Ouest, résistaient les assauts siamois avec succès. Le roi khmer s’installa son quartier général à la porte Ouest de la capitale où il mena des contre-offensives contre l’armée ennemie.

Après sept mois de siège de la capitale khmère, le roi siamois commençait à se douter de sa victoire sur l’armée khmère. Cependant, six des officiers siamois, Oeung, Lane, Chhân, Deth, Kao et Dy, avaient pu identifier le pilier de la défense khmère, lequel se situe sur la grande rue qui donne l’accès à la porte centrale de la capitale où les Khmers concentraient leurs canons. Ils se réunissaient pour étudier un plan pour briser cette place forte. Après des jours et des jours de réflexion, ils en concluent qu’il y ait seulement un moyen pour réussir à leur plan : la ruse. Mais pour exécuter cette mission, il fallait avoir des hommes qui acceptent de se sacrifier leur vie pour la cause. Puis, ils demandèrent l’audience à leur roi pour expliquer leur plan : Détruire les canons ennemis par sabotage et pour le faire, il faut qu’ils arrivent à tromper la vigilance ennemis par la ruse. Un simulacre de défection des saboteurs pour se rendre au côté khmer était nécessaire pour réaliser ce stratagème.. Après avoir écouté en détail le plan de ses officiers, le roi siamois en était content. Il demanda aux généraux de constituer une cour martiale pour faire semblance de juger des traites.

Le lendemain, la cour martiale demanda qu’on amenait les six officiers pour les juger. Le chef d’accusation était leur lâcheté devant les ennemis. Le supplice était donc 50 coups de fouet en position à plat ventre. L’exécution de cette sentence devait être faite devant les ennemis. Aussitôt dit, les gardes saisirent immédiatement les six lâches hors de la tente royale et les emmenaient devant la ligne de défense khmère pour les fouetter selon les ordres de la cour. Pour que la scène de châtiment soit spectaculaire, et hors de soupçon des Khmers, le roi ordonna qu’on décapitait au même moment six autres traites. Les soldats khmers et leurs officiers regardaient de loin cette scène avec stupéfaction.

À la nuit tombée, les gardes siamois laissaient les six de s’évader de leur lieu de détention. Une fois dehors, les prisonniers se dirigèrent tout droit vers la position khmère. Ils furent capturés immédiatement par la patrouille khmère. Au quartier général, les officiers khmers demandaient aux six soldats siamois, la raison de leur désertion. Les six siamois avaient raconté leur calvaire aux officiers khmer, puis ils demandèrent la protection du roi khmer en échange de cette protection, ils s’engageaient à servir Sa Majesté avec fidélité jusqu’à leur mort. Après avoir entendu les explications des six siamois et avoir vérifié la véracité de leurs propos, les officiers khmers auront fait immédiatement un rapport à leur souverain.

Sans la moindre de soupçon, le souverain accepta leur demande d’asile et ordonna aux médecins de les soigner. Malheureusement, deux d’entre eux étaient morts de leurs blessures. Les quatre vivants se battaient courageusement dans les rangs khmers avec haine envers leurs compatriotes siamois. Au fil des jours, ce dévouement fit gagner la confiance des Khmers. Ils les laissaient se déplacer sans surveillance et en toute liberté dans l’enceinte de la cité.

Avec cette confiance, ces derniers jugeaient bon d’appliquer leur stratagème en informant leur souverain par une missive attachée à une flèche, dans laquelle ils donnent les lieux et l’heure exacte à leur armée pour lancer un assaut sur la ligne de défense khmère. A l’heure fixée, ces quatre siamois arrivèrent à saboter les canons khmers, sans que personne ne s’en aperçoit. Mais, les Khmers se battirent courageusement sans canons pour repousser les assaillants.

Les assauts duraient du matin jusqu’à l’après-midi. Les assaillants siamois se concentraient leurs attaques sur un point précis : La porte centrale de la cité, où les canons khmers étaient mis hors service par les saboteurs. Profitant de la confiance khmère à leur égard, ces deniers tuèrent les gardes de la porte et avant être tués par les autres gardes, ils arrivèrent à ouvrer les portes principales de la capitale pour laisser entrer les fantassins siamois.

Quelques heures plus tard, Angkor Thom était envahi par les soldats du roi Chao Samphya. Quant au roi khmer, il fut tué dans sa dernière tentative de repousser les assaillants. Les généraux khmers, Ponhea Keo, et Tey, fils du souverain khmer, furent capturés par les siamois. Après la victoire, le roi siamois, Chao Samphya ou Borom Reachéa II proclama son fils, Ponhea Preak, non de sacre Indra Reachéa, roi du Kampuchéa. En l’an 1384, pour la deuxième fois, le Kampuchéa était sous l’occupation siamoise.

Note : L’organisation et l’armement de l’armée khmère :

A. L’organisation de l’armée khmère : L’armée khmère est constituée de trois grands corps : - l’infanterie, - la cavalerie, - le corps des éléphants. Les embarcations de guerre et les chars ne constituent pas les corps de l’armée.

1. L’infanterie : L’infanterie constitue le gros des armées. Dans l’infanterie, on constate qu’il y a deux types de fantassins : Les porteurs de lance et de boucliers et les porteurs de tous autres armes. Les deux types de fantassins ne se mélangent pas dans la marche de l’armée.

2. La cavalerie Dans l’armée khmère, la cavalerie a pour mission : de briser les lignes ennemis, de contrôler l’ordre et la discipline dans les rangs des fantassins (police militaire), d’assurer la transmission des ordres entre les divers parties de l’armée (service de transmission), d’éclaireur au devant de l’armée.

3. Le corps des éléphants Les éléphants constituent un corps d’armée que l’on pourrait appeler « l’éléphanterie ». Son rôle principal est d’être la monture de guerriers de haut rang.

4. Unité de combat Chaque unité de combat comprend : un éléphant, deux à six cavaliers, trente fantassins. Les fantassins ouvrent la marche, encadrés par les cavaliers. L’éléphant est au milieu des fantassins, quinze en avant et quinze en arrière.

5. Les chars Chars et charrettes sont en fait très voisins dans leur conception. Les différences entre deux véhicules résident surtout dans le fait que charrettes portent un toit et surtout, elles sont dotées de deux traîneaux au niveau de l’essieu, extérieurs à celui-ci, que les chars ne possèdent jamais. Ces derniers sont par ailleurs toujours tirés par les chevaux et les charrettes par les bœufs. Les dimensions sont : 2,25 mètres de longueur, 1,5 à 2 mètres de largeur.

6. Les embarcations La flotte khmère est composé d’embarcations. Ces embarcations ont évidemment des caractères communs. Elles sont toutes basses sur l’eau, de forme allongée, « large au centre et effilées aux deux bouts, elles n’ont pas de voiles et peuvent porter plusieurs personnes. On les dirige qu’à la rame. Les rameurs sont remplacés parfois par les pagayeurs. Mais rameurs ou pagayeurs sont répartis en deux rangées symétriques. Les embarcations sont dirigées par un nautonier, placé à l’arrière et doté d’une grande rame en guise de gouvernail. Enfin, elles sont toutes chargées de guerriers prêts au combat. Leurs dimensions selon G. Groslier sont de 24 à 25 mètres de longueur, 1,5 à 1,8 mètres de largeur.

7. Les éléments accessoires de l’armée Les musiques militaires, les porteurs d’insignes honorifiques, les porteurs d’étendards.

8. Le service de l’intendance L’expression est sans doute un peu excessive. Le service est composé des civils, hommes et femmes, s’occupant du transport de denrées diverses, à des hommes armés en ordre de marche.

9. Les « suites » de l’armée Une suite de véhicules servant au transport de dames de qualité abondamment entourées de leur domesticité. Il s’agit sans doute des femmes des guerriers de haut rang.

B. L’armement de l’armée khmère Il y a deux types d’armes utilisées dans l’armée khmère : les armes offensives et les armes défensives.

10. Les armes offensives Elles sont : lances, arc et flèches avec éventuellement carquois, sabres de diverses tailles, haches typiques ou phkà’ks, couteaux et coutelas de toutes dimensions, le baliste sur l’éléphant et sur roues. Le Phkà’ks est une sorte de hache qui, comme les couteaux et coutelas, s’est transmise intacte dans sa forme de génération en génération jusqu’à l’époque actuelle.

11. Les armes défensives : le bouclier, la cuirasse.

(sources : L’armement et l’organisation de l’armée khmère aux XIIe et XIIIe siècles d’après les bas-reliefs d’Angkor Vat, du Bayon et de Banteay Chmar. Auteur Michel Jacq-Hergoualc’h, édition Presse Universitaires de France).
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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 07:18
Avertissement : Conversation imaginaire entre un Khmer républicain et le Bouddha pendant la guerre de 1970-1975. C’était la guerre entre les Khmers républicains contre les communistes vietnamiens, alliés des Khmers Rouges.
On sait que le Bouddha lui-même ne s’occupe pas de réformer la vie sociale, il se contente de montrer la voie de la libération à ceux qui sont capables pour commencer de quitter la société proprement dite. Quitter la société veut dire tourner le dos aux problèmes des humains, lesquels ont pour origine, selon Gautama (540 av J.C – 483 av J.C), les désirs de l’homme. La guerre est un problème des humains, même il s’agit d’une guerre juste, elle est toujours un problème de société. Comme telle, elle est sans doute un sujet à critiquer par le Grand Maître : Eviter de répondre à la violence par la violence. La violence entraîne la violence.

Mais les Vietcong étaient présents partout dans les lieux saints (Wat) où la statue du Bouddha fut bafouée dès la première minute d’occupation. Ces souillures du péché étaient alarmantes pour les paysans-fidèles au Trai Phoum (doctrine du Bouddha).

Matthieu Ricard, moine bouddhiste-tibétain, répond à la question de son père, Jean-François Revel, concernant la violence, ceci :

"la violence, « ce qui compte, c’est la motivation qui inspire nos actes et le résultat final de ces actes. Le choix des moyens résulte de l’exercice de notre intelligence. Donc, en théorie, on peut admettre l’utilisation de la violence à des fins bienfaisantes. Mais dans la pratique, il est très difficile de l’utiliser avec succès. Il faut donc éviter le conflit, ou, s’il est inévitable, neutraliser celui qui s’apprête à commettre un acte violent… ».

Je me demande comment le Dalaï-Lama peut neutraliser la violence des soldats chinois au Tibet ? Bien sûr, Matthieu Ricard pourrait nous répondre à la place de Sa Sainteté ainsi :

« Nous n’avons aucune raison de nous révolter contre ce qui nous arrive, mais nous ne devons pas non plus adopter une attitude résignée, puisque nous avons maintenant la possibilité de redresser cette situation. Il s’agit donc de reconnaître ce qu’il convient de faire ou d’éviter afin de construire notre bonheur et d’échapper à la souffrance ». Comme on dit : « Tant que l’on garde sa main dans le feu, il est vain d’espérer échapper à la brûlure».

Mon père, mécontent dans son rêve, demanda le conseil à Gautama afin d’accomplir la mission de son chef de prêcher l’anticommunisme par le Bouddhisme :
    
- Ô ! Gautama, maître tout-Puissant, quels sont tes enseignements pour vaincre les voleurs athées qui viennent troubler votre séance éternelle de méditation ?
- S’exiler du monde des humains pour exiler de toi le sujet du péché !, répond Gautama,
- Impossible, Grand Maître de sagesse, répond mon père, nous sommes des humains, nous ne sommes ni saints, ni moines, qui pratiquent le bien, mais nous sommes en train de conduire des milliers de soldats qui ont pour mission de défendre ta philosophie révérée du peuple et un pays menacé par les athées qui nient l’existence de toute divinité. Ô ! Vénérable, j’ai appris la moitié de tes discours (Suttanta) et ta dogmatique (Dhammasangani), je suis ton adepte, je te supplie donc de m’apprendre ta formule magique qui peut vaincre le Marxisme. Cette doctrine, écrit Fernand Braudel, n’est pas, à elle seule, une civilisation de substitution ; c’est une orientation sociale, un humanisme volontaire, une rationalisation… ». Ô ! Gautama, tu n’as pas à t’en soucier, le Marxisme ne te pousse pas hors du cœur des Khmers qui sont, sans doute, très pauvres, mais ils sont assez forts pour capter la Divinité afin de l’enfermer dans un bloc de pierres, appelé « Angkor », mais aujourd'hui cette foule de fidèles ont besoin de ta formule magique qui les rende plus fort pour dompter les démons, nommés Vietcongs, afin qu’ils renoncent à nuire à la religion de leurs ancêtres.
- Mais non, Cher fidèle, dit Gautama, comment pourrais-tu dire cela? Un homme comme toi cherche à exercer le pouvoir, un être comme moi à s’en débarrasser. En effet, il y a deux sortes d’hommes : un homme dans le monde, pris dans un réseau d’interdépendance qui constitue comme sujet humain principal de la société tout entière ; cet homme est l’homme de la relation, qui a son être hors de lui, qui tire sa réalité de l’ordre social qu’il sert. En face de cet homme-là, il y a un autre, tout différent, un homme que nous comprenons mieux, qui est un individu, mais qui, à l’inverse de toi, se détourne de cette vie sociale où nous situons action et pensée, parce que pour lui, elle n’est pas affirmation de l’homme, mais illusion, absence de réalité. Tu es deux sortes d’hommes dans le même corps. Comment peux-tu suivre notre enseignement, si tu veux être toujours dans le monde de souffrance et de désir ; oui Cher fidèle, la vérité sur la douleur, c’est la soif de l’existence qui conduit de renaissance en renaissance et la soif de plaisir ; oui Cher fidèle, la vérité sur la suppression de la douleur, c’est l’extinction de cette soif de plaisir par l’anéantissement du désir, en bannissant le désir, en y renonçant, en ne lui laissant pas de place. C’est à ce prix que sera rompu le cercle des renaissances et atteint le Nirvana. Exiler de toi l’homme de la relation parce que cet exil est le premier pas vers l’extinction de la soif de désir. Ô ! Cher fidèle, je ne peux pas t’aider si tu ne veux pas t’aider toi-même.
- Et les Vietcong, les communistes vietnamiens, dit mon père, que devons-nous faire de leur menace diabolique pour aider le peuple bouddhiste du Kampuchéa ? Et la République Khmère (1970-1975) avec une équipe et un animateur comme Lon Nol qui sont prêts à faire face à cette menace, n’est-ce pas dans le but de l’interruption du cercle de malheur du peuple khmer ?
- Ceci est ton affaire et celle de tes amis républicains, répondit Gautama. La cause première de la conquête des Vietcong est bien l’avidité. La cause première de la guerre est bien aussi la haine. Comment peux-tu répondre à l’avidité par la haine ? Les deux ont la même nature, la violence. Un dirigeant politique, comme un jardinier, est responsable de ce qu’il cultive. La guerre d’aujourd’hui est le fruit de ce que toi et tes amis ont cultivé. Un conseil quand même à Lon Nol, si par hasard les fourmis envahissent le placard où il garde sa nourriture, pourquoi s’arme-t-il d’un liquide meurtrier ? Il suffit de mettre un peu de sucre au bord de leur trou, et elles n’iront pas plus loin.
- Ô ! Vénérable lumière ! dit mon père, il ne s’agit pas de la haine, mais de la survie d’un peuple qui est victime de l’avidité des Vietcong. Toi le Grand sage, tu ne penses pas quand même que le peuple khmer est responsable de la guerre, laquelle est provoquée par les communistes vietnamiens, et chaque jour qui passe sans ton intervention mystique est un jour que la République perd dans son combat historique. Nous, les Républicains, nous nous sommes pris au jeu et voulons prouver que nous sommes capable de faire progresser une vraie question cambodgienne : moderniser la société khmère en décadence. Nous en avons ras-le-bol d’être accusés de faiseurs de désordre dans le pays où l’ordre n’est que la peur du pouvoir. Oui ! dans mon pays, quand on parle de la misère, on pense que, c’est la faute du peuple et quand on récite la gloire du passé, on répond, c’est grâce aux rois d’Angkor. Où est la vérité ?
En écoutant les paroles de son maître « l’illuminé », l’âme de mon père reçut des torrents d’amertume qui l’accompagnèrent jusqu’à son réveil. Et à la veille de sa déambulation, il continuait d’appeler son âme à rejoindre son corps par la prière khmère pour purifier son existence :
- Put Thaur A Ra haing !, Put Thaur A Ra haing !, dit mon père,

Ô ! le Sage des çakya, pourquoi tu rejettes la réalité du Kampuchéa ? Tu es venu vers les humains comme un oiseau-vigie parti d’un navire vers tous points cardinaux à la rencontre d’une terre de malheur appelée le Kampuchéa (Cambodge) et pourquoi tu dis, tu n’en as vu nulle part ? Le Kampuchéa est toujours là avec ses éléments, terre, eau, feu et air. Il est la maison de ta philosophie salvatrice des hommes, laquelle est toujours suivie par les Khmers : observer les cinq interdictions, abstention des dix péchés, pratique des six vertus transcendantes.

Comment peux-tu faire comme si rien ne s’était passé devant cette ampleur de la misère du peuple khmer qui étudie jour et nuit toutes les branches de ton savoir : Révélation, Tradition, Sankhya, Yoga, Nîti Visesikâ, Arithmétique, Musique, Médecine, Vedas, Purâna, Itihâsas, Astronomie, Magie, Logique, Incantation et Poésie. Ô ! Vénérable Gautama ! nous, les bouddhistes, nous sommes trompés, peut-être, en pensant la valeur supérieure du Bouddhisme sur celle du Communisme, pourtant, la prééminence que nous avions imaginée a été contredite par l’histoire : la victoire du dernier où la misère et l’injustice sociale sont la loi.

 
Tu proposes de libérer l’homme de sa souffrance éternelle par la voie du renoncement à la vie quotidienne.

« L’homme nouveau » se définit par son absence de mémoire. Et la mémoire des Khmers n’est que le Bouddhisme. En revanche, la République Khmère réagit pour dire haut et fort qu’il y a une seule voie pour libérer le peuple khmer de sa souffrance. Cette solution est la suivante : le respect de sa dignité, la confiance dans sa force et l’aide à ses projets.

Oui Vénérable Gautama ! afin de briser l’invasion des Vietcong et de prendre en main les Khmers Rouges qui ne cessent de faire appel à l’aide de la Chine et aux soldats de l’oncle Ho pour faire du mal à leur propre pays, les soldats républicains, qui résistent avec tant de force, prennent une initiative décisive dans leur lutte : combattre les communistes sous la protection de ta philosophie.

Ô ! Vénérable Gautama ! puis-je me contenter de dire, comme cela, sans autre forme de procès : je reste toujours fidèle à tes enseignements, mais aujourd’hui, nous avons un doute sur ton aide devant la menace d’effacement de ta philosophie par les Bodoïs (soldats vietnamiens), soldats dévoués au culte du Stalinisme et les bêtes sauvages, appelées « Khmers Rouges ».

Ces athées sont créés de toutes pièces par leur maître vietcong pour accomplir une mission de changer l’homme humain en coolies du Parti. Pol Pot, le rigolo, à solde de diable rouge, font le boulot pour couper les mains des Khmers afin de les empêcher, au petit matin calme, de faire l’offrande de la nourriture aux moines.

Ô ! Vénérable Gautama ! leur défi est grand pour faire échouer le projet de la république et vaincre le Bouddhisme dans un petit pays, orné de belles choses, comme le Cambodge où la culture et la tradition sont fondées sur ta religion. Aujourd’hui, il y deux doctrines qui s’opposent dans l’esprit des fidèles au Trai-Phum : Communisme contre Bouddhisme.

B.H. Lévy dans son livre – le siècle de Sartre – écrit ceci : « Je ne pourrais croire, disait Nietzsche, qu’à un Dieu qui saurait danser. Sartre n’y croit pas. Il danse ». On peut dire la même chose qu’on ne pourrait croire qu’à Dieu qui empêche les fidèles d’être malheureux, les Cambodgiens croient au Bouddha. Ils sont toujours malheureux depuis la nuit des temps. Pourquoi ?

La face à face du Bouddhisme avec le Communisme permit à mon père d’adopter un point de vue : la vision morale.
Aristophane conte sur les Hindouistes de l’Inde ceci : L'un d’eux rencontre Socrate à Athène et qui lui demande de définir sa philosophie. Voici sa réponse :

« C’est une étude des réalités humaines ».

Sur quoi, réplique l’Indien en riant :

« Comment un homme peut-il étudier les réalités humaines, quand il ignore les réalités divines ! ».

- Mais quelle est ta réalité, Bouddha ? dit mon père.

- je ne suis Dieu, répond le Bouddha.

- Alors, qui es-tu vraiment ? demande mon père.

- Je suis la culture et la tradition de ton peuple, je suis le guide des hommes qui oriente leur chemin vers le bienheureux néant, je suis la « non violence » qui symbolise la paix de l’humanité, je suis le « renoncement à la vie matérielle » qui guérit la maladie du désir des humains, je suis le Néant, dit le Gautama.
- Tout cela est superflu pour la vie quotidienne des Khmers, parce que la vie repose sur ton invisible captif du bonheur, appelé le Néant, mais la culture et la tradition demandent l’existence de l’homme et l’homme doit vivre de sa vie de tous les jours. Le Néant, c’est après sa mort, n’est-ce pas ? dit mon père.
- Mais le Néant, répond Gautama, permet à ceux qui veulent étudier mon enseignement de construire eux même leur chemin de la moralité. Et au cours de leur vie, le néant est toujours présent dans leur esprit parce qu’il est le but final à rechercher. C’est en ce sens que tu peux considérer le néant comme un sentiment moral ou simplement religieux dans la vie de tous les jours. Mon enseignement, en effet, pour conclure, n’est que , si tu veux bien l’accepter, la moralité.
- Et la révolution sociale et politique du peuple opprimé, as-tu la solution ? dit mon père.
- La non-violence, bien sûr !, répond Gautama.
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 08:35
Nature annexionniste du Vietnam, vu par les dirigeants Khmers-Rouges (septembre 1978)

Ce document a été publié par le Ministère des Affaires Etrangères du Kampuchea Démocratique (régime de Pol Pot), en septembre 1978, quelques mois avant l’invasion des forces vietnamiennes au Kampuchéa, dont la date est le 7 janvier 1979.

Avertissement : Il faut bien noter que durant les années 1970-1975, ces mêmes Khmers Rouges, étaient alliés des communistes vietnamiens. Et durant la période de 1975-1978, ils ont tué plus de deux millions de leurs compatriotes pour leur utopie. Le 7 janvier 1979, l’armée vietnamienne a envahi le pays et occupe jusqu’à aujourd'hui, quoiqu'ils ont dit à l’ONU qu’ils respectent les accords de Paris, signés le 23 octobre 1991.

Nous répétons depuis plusieurs siècles que le Vietnam constitue un danger permanent pour notre Nation, mais ça n’empêche pas que ce pays continue d’empiéter notre territoire à chaque fois qu’il a l’occasion d’y profiter. Qu’avons-nous fait pour empêcher les Vietnamiens de réaliser leurs rêves d’annexer notre pays ? Pas grande chose, sinon, aujourd’hui, nous ne sommes pas là.


1.Les actes d’agression, l’expansion et d’annexion perpétrés par le Vietnam dans le passé. Les actes d’agression et d’annexion de territoire perpétré par les Vietnamiens tant dans le passé qu’à l’heure actuelle permettent à tout observateur de discerner clairement la véritable nature des Vietnamiens et du Vietnam, c’est-à-dire une nature d’agresseurs de territoire d’autres pays. Les annexions par les Vietnamiens du Champa et du Kampuchea Krom en témoignent.

A. Le Champa. Le Champa fut fondé au IIe siècle à l’époque Nokor Thom au Kampuchea. Son territoire correspondait à la partie centrale du Vietnam actuel. Sa population s’appelait Cham. Le Champa avait une vieille et brillante civilisation en Asie du Sud-Est comme en témoignent les monuments de My Son. Les Vietnamiens ont perpétré continuellement des actes d’agression et d’annexion contre le Champa.

- En 1471, les Vietnamiens ont conquis la capitale du Champa, Vijaya, et lui ont donné le nom de Binh Dinh. À partir de cette date, le Champa est entré en décadence pour disparaître progressivement en tant que nation. Les Vietnamiens ont par la suite « avalé » tout le territoire du Cham qui restait au sud de la capitale Vijaya.

- En 1611, les Vietnamiens ont annexé la région de Phu Yen au sud de Qui Nhon.

- En 1653, ils ont annexé la région de Khanh Hoa (Kauthara en Cham) aux environs de Nha Trang et de Phan Rang (Panduranga en Cham).

- En 1693, les Vietnamiens ont complètement « avalé » le Champa en annexant la région de Phan Thiet.

B. Le Kampuchea Krom. C’est la partie du territoire du Sud-Vietnam actuel constituée par la région occidentale du fleuve Donaï et le delta du Mékong. La France l’appelait « Cochinchine ». Ce territoire faisait partie intégrante du Kampuchea depuis 2 000 ans déjà. Les Vietnamiens ont commencé à empiéter sur ce territoire dès le début du XVIIe siècle.

-En 1623, ils ont obtenu l’autorisation de venir faire du commerce à Prey Nokor qu’ils ont nommé par la suite Saïgon. Ils ont profité de cette autorisation pour y envoyer plusieurs dizaines de milliers des leurs. Les Vietnamiens ont demandé l’autorisation de commercer à Prey Nokor (Saîgon) pour une durée de cinq ans seulement. Mais après cette période, ils ont refusé de partir.

- En 1645, le Kampuchea a exigé de nouveau le retour de Prey Nokor (Saïgon) à la mère-patrie. Les Vietnamiens ont promis de le faire. Mais ce n’étaient que des promesses trompeuses car en fait, ils ont installé à Prey Nokor plusieurs nouvelles dizaines de milliers de leurs compatriotes. À partir de ce tremplin, les Vietnamiens ont poursuivi leur expansion et leur annexion. Les dates ci-dessous données à titre indicatif, marquent les pénétrations des Vietnamiens dans le territoire du Kampuchea. Mais ne signifient pas que les Vietnamiens se sont emparés de ces territoires à ces dates car la nation et peuple du Kampuchea tout entiers ont toujours lutté contre les invasions et annexions vietnamiennes.

- En 1699, les Vietnamiens ont occupé les provinces de Ba Ria (Phuoc Le), de Kampong Sraka Trei (Bien Hoa) et de Prey Nokor (Saïgon).

- En 1715, à l’issu des autorités khmères et par l’intermédiaire de leurs aventuriers, les Vietnamiens ont pratiquement contrôlé les provinces de Peam Banteay Meas (Ha Tien) et de Krâmuon Sâ (Rach Gia). - En 1732, les Vietnamiens ont occupé les provinces de Peam Me Sar (My Tho) et Long Hor (Vinh Long).

- En 1757, les Vietnamiens ont tenté d’implanter la frontière à Moat Chrouk (Chau Doc).

- En 1758, les Vietnamiens ont pris la province de Preah Trâpeaing (Tra Vinh) et la province de Khleang (Soc Trang). Le peuple du Kampuchea a mené une lutte incessante contre la pénétration des Vietnamiens pour recouvrer les territoires qui lui appartenaient.

Citons les principaux évènements :

- En 1731, la population de la province de Ba Phnom, dans l’est du Kampuchea, s’est soulevé pour chasser les Vietnamiens.

- En 1738, l’armée du Kampuchea a expulsé tous les Vietnamiens de Peam Banteay Meas (Ha Tien).

- En 1743, la population de la province de Khleang (Soc Trang) s’est insurgée et a chassé tous les Vietnamiens ;

en 1748, elle a empêché les Vietnamiens d’y revenir. L’armée du Kampuchea a écrasé l’armée vietnamienne à Sap Angkam, province de Pursat.

- En 1776, la population des provinces de Peam Me Sâr (My Tho) et de Long Hor (Vinh Long) s’est insurgée et l’armée du Kampuchea a libéré les deux provinces.

- 1835-47, la population de la province de Preah Trâpeaing (Tra Vinh) s’est soulevé contre les Vietnamiens. En 1845, le peuple du Kampuchea tout entier s’est soulevé pour écraser les Vietnamiens.

- En 1858, la population de la province de Moat Chrouk (Chau Doc) a libéré cette province et l’a rattachée de nouveau au Kampuchea. L’armée du Kampuchea a chassé les Vietnamiens des provinces de Khleang (Soc Trang) et Kramoun Sâ (Rach Gia). Sous le régime colonial français (1863-1954), les Vietnamiens se sont emparés d’autres territoires du Kampuchea. Ils ont été de connivence avec les colonialistes français qui se sont emparés de la région de Prey Nokor (Saïgon) en 1859. Au cours de cette période coloniale, le Kampuchea a perdu les territoires suivants :

- 1870-1873 : la population de Raung Damrei (Tay Ninh), la région située sur les rivières Vaico, les territoires de Peam Bantey Meas (Ha Tien), Moat Chrouk (Chau Doc) et Prasat Dâp (Dong Thap).

- 1890-1914 : la province de Choeung Preah (Song Be).

- 1929 : les colonialistes français ont annexé la région de Darlac (Da Lac) et l’ont donné aux Vietnamiens.

- 1939 : les colonialistes français ont, sur le plan administratif, rattaché à la Cochinchine, par conséquent au Vietnam, les îles Koh Trâl (Phu Quoc), Koh Russey (Hon Doc) et certain nombre d’autres îles. Jusqu’à la deuxième Guerre mondiale, les Vietnamiens ont annexé 65 000 kilomètres carrés de territoire du Kampuchea Krom, absorbé environ un million de la population du Kampuchea (il y a actuellement presque quatre millions de Khmers Krom).

Tels sont les actes d’agression et d’annexion perpétrés par les Vietnamiens dans le passé. À l’heure actuelle, les Vietnamiens continuent d’agir de la même façon. À la manière d’un python, ils sont en train d’avaler progressivement certains pays, territoires et populations. Mais en même temps, ils lancent des attaques d’agression de grande envergure contre le Kampuchea pour l’ « avaler ». Ainsi, que ce soit du temps des féodaux, des colonialistes français, des impérialistes américains ou d'Ho Chi Minh (c'est-à-dire l’époque actuelle), les Vietnamiens n’ont pas changé leur véritable nature, c'est-à-dire leur nature d’agresseurs, d’annexionnistes et avaleurs de territoire des autres pays.
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 14:04
LE REGNE DE PREAH BAT SAMDECH SREY SORYAUVONG (1359 – 1369).

À 41 ans, Srey Soryauvong fut sacré roi vainqueur. Il nomma son neveu, fils du prince Soryautey, vice-roi. Il attribua des récompenses au mérite à ses hommes. Il ordonna au général Chao Ponhea Chakrey de mener des opérations militaires contre certains gouverneurs khmers qui continuaient de se proclamer roitelet indépendant vis-à-vis du pouvoir central. En quelque mois seulement, celui-ci arrivait à mater ces rebelles. Le royaume se retrouvait son unité et la paix.

Pour se venger de leur défaite, quelques généraux siamois avaient décidé de mener des opérations militaires contre quelques provinces frontalières khmères pour s’emparer la population. Les gouverneurs khmers ne les laissaient pas faire. Ils attaquèrent les siamois pour libérer la population. Une contre attaque siamoise avec 2 000 soldats fut spectaculaire. Les Khmers les résistèrent avec beaucoup de courage en repoussant mètre par mètre, mais ces derniers étaient toujours dans le territoire khmer.

Le roi khmer s’inquiétait beaucoup de cette provocation siamoise. Il ordonna au général Chao Ponhea Pisnolouk de lever une armée de 50 000 hommes dans les provinces Treing, Basac, Preah Trapeang, Kramoun Sâr, Teuk Khmauv, Kampot et Kampong Som pour repousser les siamois hors du Kampuchéa. Ces provinces sont des provinces situées au Kampuchéa Krom, la Cochinchine actuelle. Le général Pisanulouk avait organisé son armée en deux corps : la grande armée, commandée par lui-même et la division de frappe, commandée par le gouverneur de Basac. L’armée khmère remporta facilement la victoire sur les siamois. Pour punir le Siam, le général Pisanulouk décida avec l’accord du roi de s’emparer quatre provinces ennemies, lesquelles étaient dans le passé provinces khmères, Sam Yao (Trat), Rayong, Chanthaburi, Chon Buri. Il fit 9000 prisonniers et amena des milliers siamois au Kampuchéa comme butin de guerre.

Le Roi Srey Soryauvong convoqua les membres du Conseil du Royaume pour dire ses instructions : « Au règne du feu mon grand frère, le roi Lompong Reachéa, après la victoire sur le Siam, il a décidé de démobiliser les soldats en croyant que cette victoire aurait donné suffisamment la leçon au roi d’Ayuthia de ne plus agresser notre pays. C’était une erreur monumentale car quelques mois après, l’armée siamois poindra à nouveau devant la porte de notre capitale. Maintenant, nous savons que ce pays a une attitude agressive et nourrît d’une ambition permanente dans l’impérialisme. Il a une volonté systématique d’empiétement notre territoire. Je décide de créer un corps de gardes de nos frontalières, lequel est composé des milices. Désormais, chaque homme en âge de travail doit être membre de la milice et après le travail aux champs, il doit participer à un entraînement militaire avec les instructeurs expérimentés dans l’art de la guerre. Je confie cette mission au vice-roi pour créer et commander ce corps de défense des frontières ».

De retour au pays avec des milliers prisonniers Laotiens du royaume Chieng Ray comme tributs de guerre, Ramaso, roi du Siam, fut informé par ses ministres de l’invasion khmère. Il se mettait en colère et ordonna à ses généraux de tenir prêt pour une contre attaque. L’année de bœuf, Ramaso conduisit lui-même son armée pour libérer les provinces occupées par les Khmers. Il confia le commandement de la division de frappe au général Damrong. Celui-ci remporta la victoire sur l’armée khmère. Après ce succès, Ramaso décida de marcher sur Angkor Thom, la capitale khmère. Son armée fut repoussée par les milices khmères. Quelques jours après, le vice-roi khmer arriva sur les fronts avec un corps d’armée. Il s’installa son quartier général au pont de bifurcation (Spean Yek) en face de la position du général Damrong. Celui-ci livra immédiatement la bataille contre le vice-roi khmer. Ces deux armées s’affrontèrent violemment sans obtenir la victoire escomptée. Soudain, le flanc gauche de l’armée khmère fut attaqué par Ramaso. Avec des effectifs inférieurs, le vice-roi ordonna une retraite stratégique pour attendre l’arrivée de la Grande Armée, dirigée par le roi khmer en personne. Le vice-roi avec les membres de son état-major s’installaient leur poste de commandement dans des embarcations qui se trouvait au milieu du fleuve. Ce refuge fut repéré quelques heures plus tard par une unité des armes à feu siamoise. Son officier ordonna immédiatement à ses soldats de tirer sur l’embarcation du vice-roi. Quelques minutes plus tard, une balle perça par hasard un des tonneaux de poudre de canon khmer. Cet impact provoqua une violence d’explosion dans laquelle le vice-roi fut blessé gravement. Celui-ci fut capturé par les siamois et mourut de ses blessures trois jours après. Ramaso n’avait même pas eu le temps de savourer de cette victoire parce que ses généraux s’obligeaient de se battre en retraite partout par les attaques de l’armée du roi khmer. Le roi siamois essaya de mener des contre attaques à plusieurs reprises la poussé khmère, mais en vain. À chaque assaut, Rasamo perdait des milliers de vies de ses soldats. Le roi khmer écrasa sur son chemin les unités siamoises, une par une et obligea le roi d’Ayuthia de se retirer du territoire khmer avec son armée. Après cette victoire, Srey Soryauvong régna en paix jusqu’à sa mort.

Pendant le règne de Srey Soryauvong, le Royaume du Kampuchéa avait des frontières : - À l’Ouest jusqu’à Machem Borey,au Sud-Ouest jusqu’à Nokor Reach, - Au Nord jusqu’à Sdam Khach,au Nord-Ouest jusqu’à Chantrabun Borey, - À l’Est jusqu’à Borir Daum Nay,au Sud jusqu’à la mer au Vietnam et Cham.

Le roi Srey Soryauvong avait un fils, appelé Ponhea Yat. À 51 ans, le roi mourut par maladie. Ponhea Yat avait 10 ans. Le Conseil de couronne jugeait que ce dernier était trop jeune pour monter sur le trône. À l’unanimité, les membres du Conseil avaient choisi Borom Rama, fils de Lompong Reachéa, roi du Kampuchéa.

LE REGNE DE PREAH BOROM RAMA (1369 - 1373). Cinq ans après son règne, Borom Rama mourut de maladie. Le prince Preah Thomma Saukreach monta sur le trône du Royaume du Kampuchéa.
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 09:31
Trois princes règnaient sur le trône khmer.

CHAO BAAT, PRINCE SIAMOIS (1353 – 1356).

Après la prise de Nokor Thom, Chao Baat, fils du roi du Siam fut sacré roi du Kampuchéa par son père. À la tête de 10 000 hommes et avec l’aide de ses deux frères Chao Basat et Chao Kampong Pisey, il poursuivit la campagne militaire contre les gouverneurs khmers qui refusaient de reconnaître son autorité royale. Dans cette campagne, il réussit à peine à conquérir quelques provinces proches de la capitale. Les autres gouverneurs khmers, ceux du sud, de l’Est et du Sud-ouest, continuèrent de se battre contre l’armée occupante. Pour faire face à cette situation, Chao Baat créa une armée mixte, khméro-siamoise. Il nomma un général khmer pour commander cette armée, dont la mission était de mater l’opposition khmère, mais en vain. En l’an 1356, Chao Baat mourut par la maladie. Son frère, Chao Basat prit sa succession.

CHAO BASAT, PRINCE SIAMOIS (1356 – 1359).

Chao Basat succéda à son frère en 1356, année de singe, à l’âge de 62 ans.

Revenons au Preah (Srey) Soryauvong, réfugié au Laos, après avoir essayé sans succès d’intercepter les renforts siamois pendant le siège de Nokor Thom, il décida de revenir au pays pour organiser une guerre de libération nationale.

À la tête de 1 500 laotiens, il fit installer son quartier général à Basane (district de Srey Santhor). Après avoir fait un constat que les forces de résistance khmère étaient en état d’anarchie totale, certains gouverneurs se battaient entre eux pour imposer leur autorité sur la population, il y avait beaucoup de mort dans ces querelles fratricides, Srey Soyauvong décida de faire appel à toutes les forces de résistance à rejoindre à lui pour créer un Front de Libération Nationale.

Après avoir entendu cette proposition, beaucoup des chefs de résistance donnèrent une réponse favorable à celle-là, puis, ils élurent Srey Soryavong comme souverain. Cette nouvelle s’était répandue dans tout le royaume qui provoquait des désertions des Khmers dans l’armée siamoise pour venir rejoindre le Front de libération Nationale. En l’an 1359, le prince Chao Basat mourut. Son frère Chao Kampong Pisey prit sa succession à la tête du Royaume du Kampuchéa.

CHAO KAMPONG PISEY, PRINCE SIAMOIS(1359).

Trois mois seulement après son avènement à la tête du royaume, Chao Kampong Pisey devait faire face à une offensive du Front de Libération Nationale Khmère de plus en plus farouche. Manque des moyens et des hommes pour repousser l’avance khmère, l’armée siamoise ne contrôlait que la capitale. Le reste du pays était sous le contrôle du Front.

En outre, il ne pouvait même pas compter sur les renforts venant du Siam car, après la mort de son père, le royaume se plongeait dans l’instabilité politique : Le choix de Chao Lane, son fils aîné , par Preah Borom Reachéa comme son successeur, déclancha le mécontentement de certains princes de la maison royale d’Ayuthia, en particulier le prince Ramaso. Après sept jours seulement de son sacre royal, Chao Lane fut tué par Ramaso. Ce dernier monta sur le trône et mena une guerre contre le royaume Chieng Ray (les laotiens de ventre noir).

Vu la situation au Siam, Srey Soryauvong jugeait bon qu’il fût temps d’en finir avec l’occupation étrangère. Il ordonna son armée d’attaquer la capitale.

La princesse Tépie, première dame du royaume décida d’accompagner son épouse à cette campagne militaire. Elle suivit son roi par la voie fluviale. Au sommet du mont de diable, il y avait une statuette déposée dans une grande salle délabrée. La princesse fit des vœux en promettant de revenir à ces lieux pour faire réparer la salle, si son marie gagnait la guerre contre les siamois. Par la suite, les habitants auront changé le nom du mont de diable en mont Tépie après le passage de celle-ci.

Apprenant l’arrivée de l’armée de Srey Soryauvong, les généraux khmers dans les rangs de l’armée siamoise et la population de la capitale se soulevèrent contre les siamois. Ils décidèrent de périr les armes à la main. Tous les cœurs et toutes les espérances se tournèrent vers le nouveau roi khmer qu’on leur avait annoncé qu’il était devant la porte de la capitale. À la première heure de leur courroux, ils tuèrent Chao Kampong Pisey. Il faut noter que pendant les six années d’occupation siamoise, tous les habitants de la capitale avaient une animosité à l’égard des occupants. L’annonce de la mort de Chao Kampong Pisey entraîna la capitulation de ses soldats. En l’an 1359, le peuple d’Angkor accueillit l’armée de libération khmère en larme de joie en criant : Vive le roi, Vive le Kampuchéa. Celui-ci fut sacré roi vainqueur selon la tradition royale khmère. Il choisit son nom de règne : Preah Bat Samdech Srey Soryauvong.

Note sur les différentes sortes du sacre royal au Cambodge : Il est intéressant de savoir davantage sur les différentes sortes du sacre royal au Cambodge.

Pour le grand roi, il y a six sortes du sacre royal :

Chhâkkâphisêk, Réachéâphisêk, Mongkoléâphisêk, Réamâphisêk, Munthâphisêk et Bossâphisêk.

Quand on sacre le grand roi sous le signe du bœuf (Prâhassap réasey), qui est le grand och (probablement bœuf ), la cérémonie est dite Chhâkkâphisêk. Quand le soleil est dans le signe du bélier (Méssa réasey), qui est la seizième maison lunaire, la cérémonie est Visâkhâphisêk et dite Réachéâphisêk. Si le soleil est dans le signe des Gémeaux (Meakthom), qui est la dix-neuvième maison linaire, la cérémonie est Chéthâphisêk et dite Monkoléâphisêk. Si le soleil est dans le signe du scorpion (Preah choek réasey), la cérémonie Ottarashadâphisêk est la vingt-et-unième maison lunaire, et dite Munthâphisêk. Le grand roi qui sera sacré comme il vient d’être dit, sera puissant, victoreix et acquerra beaucoup de mérites. Tous les (tévoda), les (téveréach), les (arakh) les (néakta), les aigles mythologiques (krouth) et les autres grands rois, redouteront certainement sa puissance. Si le soleil est dans le signe du Cancer (Pusha réasey), qui est la huitième maison lunaire, la cérémonie est Bossâphisêk.

Samdech Pan, dit que les textes (Baley), énumèrent cinq causes de sacre :
- Phokkéâphisêk est celui d’un homme qui arrive au trône par sa fortune, bien qu’il ne soit pas de la famille royale; 
- Prapdâphisêk : est celui d’un homme qui devient roi de par ses victoires ;
-Tévéaphisêk : est celui d’un homme qui est protégé par les tévodas, les eynt, les promh, les yéama, les yéak, est élu roi ; - Réachâphisêk est celui d’un homme en duquel son père abdique et qui devient roi ;
- Sokkhâphisêk est celui d’un homme qui devient roi de par ses amitiés et ses alliances.

Une inscription du Bayon mentionne le sacre Indrâphisêk. Cet événement semble avoir pris un caractère particulier au Cambodge et au Siam. Dans le bas-relief du Bayon, Mr Coedès voit Jayavarman VII célébrer cette cérémonie à la suite de ses victoires militaires. Au Siam, on voit Ramadhipati II (1350-1369) célébrer ce sacre après l’annexion les provinces Nord du royaume d’Ayuthia, l’autre Prasat T’ong (1630-1656), ayant obtenu du Cambodge la reconnaissance de sa suzeraineté
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 11:37
Le Bouddha et les seize rêves du roi Preah Bat Paksèn Tikhorsal.
Il était une fois dans un Royaume en Inde, nommé Tikkhorsal, dont la capitale était Savathay où un roi, nommé Preah Bat Paksèn Tikhorsal régna en souverain absolu. À l’aube d’une nuit, celui-ci a rêvé seize rêves surprenants. À son réveil, il a eu un effroi indescriptible. Il convoqua illico les astrologues du Palais pour qu’ils lui donnaient leurs avis sur ses rêves. Ces derniers ne savaient pas dire grandes choses à leur souverain parce que ses rêves étaient surprenants. Cependant, ils racontaient n’importe quoi à leur souverain pour lui montrer qu’ils sont compétents dans leurs sciences : Votre Majesté va encourir un grand danger : ou bien Votre Auguste Royal va perdre le trône, ou bien va mourir, ou bien va être gravement malade. Et pour éviter ces mauvais présages, Votre Majesté devra faire du sacrifice de la vie de quelques animaux, d’offrandes des divers objets, quatre de chacun, aux dieux. Préoccupé par ces présages, le souverain donna son accord qu’on se prépare ces offrandes sans compter les dépenses. Les astrologues se mettaient au travail pour préparer une grande cérémonie d’offrandes selon leurs stratagèmes. Les nouvelles furent apportées à la reine, nommée Preah Neang Malika Thévi. Elle demanda immédiatement une audience royale, au cours de laquelle, elle supplia le souverain d’ajourner la cérémonie de sacrifice de la vie des animaux, avant d’aller voir le Bouddha pour lui solliciter ses conseils, parce que dans ce monde, il n’y a que lui qui a l’esprit de repartie indéfectible et être capable de dénouer habilement toutes questions que les gens lui posent. Le souverain accepta de suivre le conseil de son épouse. Alors, il monta sur son char avec son escorte de mille gardes et tous les dignitaires du Royaume pour se rendirent visite au Bouddha. Après échanger avec ce dernier les compliments ordinaires de civilité, le Roi raconta au Bouddha ce qu’il a vu dans ses rêves. Après écouter, le Bouddha dit au roi : ces présages vont se réaliser inévitablement sur vous, sur votre peuple et tous les êtres humains dans ce monde.

Voici les récits des 16 rêves de Preah Bat Paksèn Tikhorsal et les interprétations de ces rêves par le Bouddha :

Premier rêve : Les mains jointes, la voix tremblante, le roi dit : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon rêve, j’ai vu 4 taureaux de couleur violette comme fleur Angchhânh qui sont venus des 4 points cardinaux en courant à la place royale (Mérouk). Tous les quatre qui mugissent de toute leur force en tenant une position d’attaque les uns contre les autres. Entendus ces cris de guerre, les gens se précipitèrent sur le lieu. Mais, après plusieurs mugissement de colère, les 4 taureaux ont quitté la place sans se livrer le combat. Comment vous expliquez ce rêve ? Le Bouddha reçut alors dans son cœur ces paroles et répondit au roi ceci : Sache le bienheureux roi, tu as commis un péché, c’est pourquoi, ce mauvais présage vient dans ton rêve, mais il deviendra une réalité pour toi, parce que ce que tu règnes aujourd’hui sans avoir appliqué la science juste, c'est-à-dire, la maîtrise des sens, la patience, la bonté, la générosité, la compassion, la véracité, la fidélité à la parole donnée, la vaillance, l’héroïsme, la modération dans la levée de l’impôt, la sagesse, l’intelligence, la science, la connaissance des arts et lettres, la beauté, enfin. Tes ministres, tes fonctionnaires sont immoraux et ne respectent aucune loi du Royaume. Dans ton Royaume, les nobles, les bourgeois, les gens du peuple et les parias ne sont pas vertueux, même les Brahmanes, ils transgressent leurs propres lois. Ces pratiques immorales font naître le Mal au détriment de l’accumulation de tes mérites, lequel entraînera ton Royaume dans la guerre et la famine. Les cieux des quatre points cardinaux sont massés des nuages noirs comme ils sont prêts à verser une grande pluie sur ton Royaume, mais elle ne tombera jamais comme les gens ont attendu en vain le combat des quatre taureaux.

Deuxième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon deuxième rêve, j’ai vu des arbres de petites tailles ayant une hauteur d’un empan et certains d'autres ayant une hauteur d’une coudée qui se couvre des fleurs et des fruits. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les humains auront une morale réduite, dont l’esprit sera envahi de plus en plus par des mauvaises pensées et des débauches. Les filles adolescentes auront des rapports sexuels avec les hommes. Elles seront enceintes depuis jeune âge comme les petits arbres qui se couvrent des fleurs et des fruits.

Troisième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon troisième rêve, j’ai vu une grande vache qui vient demander à téter du sein des nouveau-nés. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les jeunes gens ne respectent plus les personnes âgées, y compris leurs propres parents. Ces derniers, pour subsister à leurs besoins, devront demander tout temps aux enfants comme la vache demande au nouveau né à téter son sein.

Quatrième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quatrième rêve, j’ai vu les gens abandonnent les grands bœufs qui possèdent une grande force de travail et ont des expériences nécessaires pour travailler dans les champs. À leur place, ils ne prennent que les petits et jeunes bœufs pour tirer des charrettes. Ces derniers sont incapables d’y faire et restent debout sans bouger. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, le souverain ne prendra plus les personnes âgées ou les savants, expérimentés dans la science du gouvernement pour diriger le pays. À leur place, il ne prendra que les jeunes ou les gens de son entourage dépourvus des expériences et des connaissances nécessaires pour diriger le pays. Cela créera des mécontentements des anciens et provoquera la désunion entre les dirigeants dans le Royaume.


Cinquième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon cinquième rêve, j’ai vu un cheval ayant deux museaux. Les gens se précipitent pour lui donner les herbes à manger et cet animal mâche les herbes dans les deux museaux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, les juges seront corrompus. Ils prennent l’argent du côté des victimes et du côté des malfaiteurs. Ils libèrent leur jugement en fonction de l’importante somme donnée. Cela provoquera le mécontentement de la population.

Sixième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon sixième rêve, j’ai vu des gents polissent leur plateau en or. Une fois terminée, ils vont demander aux loups de déféquer et uriner sur leur plateau. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus ou moins long, le souverain ne comptera et confiera plus la charge à la personne née de la famille noble. Il préfère plutôt la personne née de la famille pauvre. Ainsi, la famille noble s’appauvrit et pour subsister à ses besoins, elle se voit obliger de marier leur fille avec la personne, née de la famille pauvre, qui occupe une fonction importante dans l’administration royale comme les gens amènent leur plateau en or pour demander aux loups de déféquer et uriner sur leurs plateaux.

Septième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon septième rêve, j’ai vu un homme, assis sur un tabouret en tissant une ficelle, le bout de laquelle se descende petit à petit au-dessous du tabouret où il y a une vieille louve affamée qui se délasse. Quand elle voit le bout de la ficelle, elle en mange au fur et mesure sans que l'homme s'en aperçoit. Ce dernier continue donc de tisser sans relâche. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l'avenir plus ou moins long, les femmes, chefs de famille, aimeront se parer leur corps avec de l'or et des pierres précieux. Elles se traîneront en dehors de leur maison et auront des aventures avec les autres hommes. Elles boiront de l'alcool et ne raconterons que des bobards. Elles ne feront plus leurs devoirs d’épouse, de mère en dépensant tous les argents que leurs maris ont donné jusqu'à devenir pauvre comme la vieille louve affamée qui a mangé la ficelle.

Huitième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon huitième rêve, j’ai vu une grande jarre remplie d'eau qui se trouve au milieu des petites jarres vides. Les gens sont venus verser encore de l'eau dans la grande jarre débordée de l'eau au lieu de compléter les petites jarres vides. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l'avenir plus au moins long, le souverain devient de plus en plus égoïste, il fera travailler sans relâche les gens du peuple pour remplir ses caisses et greniers, quoiqu'ils étaient pleins des vivres et toutes sortes d’objets de valeur. Il n’hésitera pas de mettre au ban des paysans qui osent opposer à sa décision royale. Par peur être punis, ces derniers font ce qu’on leur demande de faire, même qu’ils voient que leur grenier de vivres est vide de tout ce qui se mange, comme t’a vu dans ton rêve, les gens qui ont continué de verser de l'eau dans la grande jarre déjà débordée sans avoir pensé à verser de l’eau dans les petits jarres vides.

Neuvième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon neuvième rêve, j’ai vu un étang qui est couvert des fleurs de lotus, au milieu duquel, l'eau est très profonde. Cet étang est le point d'eau pour les animaux. Ce qui est curieux, à l'endroit où ils descendent boire de l'eau, je vois que l’eau reste toujours limpide. En revanche, l'eau profonde au milieu d’étang où il n’y a pas des animaux, elle devient trouble. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les souverains gouverneront leur pays sans avoir respecté la science juste. Ils utiliseront le pouvoir absolu comme moyen de gouvernement pour se servir leurs propres intérêts. Ils opprimeront le peuple par une levée des impôts sans modération comme on presse la canne à sucre pour extraire le jus par une machine mécanique. Ils saisiront les biens du peuple sans tenir compte de sa pauvreté. La population s’enfuira donc de la capitale, des villes, de sa terre et de sa maison pour se réfugier à la lisière de la frontière du pays comme tu vois dans ton rêve, l’eau agitée, battue, devient trouble et bourbeuse au milieu de l’étang et l’eau au bord de l’étang où il y a les animaux reste toujours limpide. L’eau au milieu de l’étang représente la capitale royale et l’eau au bord de l’étang représente la lisière de la frontière.

Dixième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon dixième rêve, j’ai vu homme est en train de cuire du riz dans une marmite, à l’intérieur de laquelle, j’ai vu que le riz est mélangé de mal cuit, de cru et de pâteux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, tu règnes sans avoir appliqué la science juste. Tes ministres, tes fonctionnaires y compris des commerçants sont immoraux et ne respectent aucune loi du Royaume. Ton peuple n’est pas vertueux. Et les Brahmanes transgressent même leurs lois. C’est pourquoi, les pluies ne tombent pas régulièrement dans ton Royaume et certains endroits, elles ne tombent plus comme dans une marmite de riz dans laquelle, il y a du riz cuit, mal cuit et pâteux.

Onzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon onzième rêve, j’ai vu un homme qui possède un noyau d’un bois précieux qui a une valeur inestimable, au lieu de le vendre, il a fait un échange contre un bol d’huile pourrie. Comment vous expliquez ce rêve ? Le Bouddha répondit : sache le bienheureux roi, dans un avenir plus ou moins long, il y aura des moines qui prêchent le Dharma (loi qui permet d’atteindre la souffrance des hommes), pour l’argent comme un homme qui fait changer son noyau d’un bois précieux contre un bol de l’huile pourrie.

Douzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon douzième rêve, j’ai vu une citrouille séchée et vide de chair qui s’immerge dans au lieu de flotter. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, le souverain ne choisira plus les savants, les nobles pour diriger son Royaume. A leur place, il choisira les malfaiteurs, les ivrognes, les flatteurs. Le Royaume deviendra un lieu où les courtisans sont maîtres du pays et les nobles et les savants seront mis à l’écart comme dans ton rêve, tu a vu la citrouille séchée, vide de chair qui s’immerge dans l’eau.

Treizième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon treizième rêve, j’ai vu une grande pierre ayant la taille d’un palais au lieu de s’immerger dans l’eau, il flotte sur l’eau. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, le souverain choisira les malfaiteurs, les ivrognes, les courtisans pour diriger les affaires de l’Etat comme dans ton rêve, t’as vu la grande pierre qui flotte sur l’eau.

Quatorzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quatorzième rêve, j’ai vu des têtards qui mangent des serpents. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les maris vivront au dépend et à la merci de leur femme, qui deviendra la maîtresse de la famille, parce qu’ils ont commis des erreurs de ne plus travailler, d’avoir des aventures avec des jeunes filles jusqu’à qu’ils ne possèdent plus rien comme moyens de subsistance. Pour survivre, ils sont obligés d’obéir leur femme, sinon ils seront à la rue comme tu as vu dans ton rêve, les têtards mangent les serpents.

Quinzième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon quinzième rêve, j’ai vu des cygnes royaux qui escortent des corbeaux. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, dans l’avenir plus au moins long, les nobles ne seront plus instruits et les gens du peuple seront instruits. Ces derniers seront nommés au poste important du Royaume. Les nobles, malgré sa position sociale plus élevée, seront obligés pour leur survie de courtiser les gens du peuple, comme t’a vu dans ton rêve, les cygnes royaux qui escortent les corbeaux.

Seizième rêve : Ecoute, Ô bienheureux Bouddha, dans mon seizième rêve, j’ai vu un mouton qui attrape le tigre pour le manger. Les autres tigres s’enfouissent devant des moutons par peur être mangés par ces derniers. Comment vous expliquez ce rêve ? Noble roi, répondit le Bouddha, les gens du peuple instruits vont occuper des postes de pouvoir, par exemple, juge, ministre, puis, ils oppriment et tuent pour la moindre contestation les nobles, non instruits. C’est pourquoi, ces derniers ont peur des gens du peuple comme les tigres ont peur des moutons.

Traduction non officiel de langue khmère par Sangha OP
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 07:55
LE REGNE DE PREAH LOMPONG REACHEA (1346 – 1351) Preah Lompong Reachea fut couronné roi à l’âge de 54 ans. Il nomma son frère Preah Soryauthey vice-roi, chargé des affaires militaires. Il célébra les funérailles de son père et de son grand père dans la même année. La reine grande mère, demanda au nouveau souverain d’amener les cendres de Preah Soryapoir à Ban Chey, province natale du souverain défunt, pour les déposer dans un stûpa royal. Elle fit sculpter un statut de ce dernier dans une grotte où elle venait le rendre hommage tous les jours. Des années plus tard, les habitants de Ban Chey avaient l’habitude de venir à cet endroit pour faire des prières et des vœux parce qu’il était réputé que des vœux formulés auraient toujours exaucés. Ces habitants donnèrent un nom à cette grotte pour rendre hommage au roi défunt « Grotte Preah Bat Borom Sokun Chhak » (un des noms du sacre de Soryapoir). Ce nom se déformait des siècles plus tard à celui de l’esprit de génie Sokun Chhak (Neak Ta Sokhun Chhak, en cambodgien).

L’histoire de la Thaïlande d’après la chronique royale des rois khmers :

L’ère de Sokhothaï : Jadis, le Royaume Siam était un État vassal du Royaume Khmer. Le souverain khmer, Preah Bottom Soryavong avait accordé l’indépendance au Royaume Siam parce que le roi de ce pays était son frère, nommé Ponhea Rong. Ponhea Rong était un roi conquérant. Une fois son pays fut libéré de la domination khmère, il commençait à conquérir des petits royaumes environnants. Il fonda ensuite un royaume connu sous le nom de Sokhothaï. Les rois de ce pays se succédèrent pendant plusieurs génération.

L’ère d’Ayuthia : Non loin du Royaume Sokhathaï, il y avait un autre royaume, nommé Chieng Ray. Ce royaume fut fondé par un prince laotien. Ce prince venait s’installer à Chieng Ray avec son armée à la suite d’une querelle de succession de trône dans son pays. Comme Ponhea Rong, ce prince était un conquérant. Il multiplia des conquêtes militaires dans la région et annexa le royaume de Sokhothaï. Il fonda plus tard un royaume, connu sous le nom Krong Kamphen Pich (Cité des murs de diamants). Sa dynastie était mis fin par un homme, appelé Sen Tom. On sait que cet homme était marié avec une princesse laotienne et fut couronné roi sous le nom de règne Serey Chey Sen. Il fonda un nouveau royaume, connu sous le nom Ayuthia ou Krong Tep. Après sa mort, son fils aîné, le prince OUK TON ou U Thaung prit sa succession. Il fut couronné sous le nom de règne Rama Thipadey. Le royaume, sous son règne, était très puissant.

Un jour, Rama Thipadey, roi d’Ayuthia, décida de conquérir le Royaume du Kampuchéa avec une armée de 15 000 d’hommes, laquelle était divisée en deux corps d’armée. Le grand corps d’armée de 10 000 d’hommes, commandé par le fils aîné du roi, le prince Ramaso et la division de choc de 5 000 d’hommes, commandée par le petit fils du roi, le prince Sisobath. La mission de Sisobath était de prendre la capitale khmère, Nokor Thom, par surprise. Il marcha avec sa division jour et nuit sur la capitale khmère suivit de loin par le grand corps d’armée de Ramaso. Une fois au Kampuchéa, Ramaso s’empara facilement la première province khmère, Réachséma. Le gouverneur khmer envoya une estafette pour informer le roi de cette invasion ; puis il s’enfuit avec sa famille pour se cacher. L’estafette arriva à Norkor Thom à midi, quelques heures d’avance seulement de l’arrivée de la division de Sisobath à la porte de la capitale khmère.

Apprit cette nouvelle, le roi convoqua aussitôt son Conseil de guerre. Il ordonna le vice-roi, son frère, de lever une armée de 200 000 hommes. Des mesures étaient aussitôt prises par ce dernier pour défendre la capitale par une armée de 50 000 d’hommes. Devant les membres du Conseil de guerre, le roi fit part de son souci du manque d’entraînement des soldats pour faire face à une armée d’ennemi : « Notre pays était en paix depuis déjà longtemps et pour cette raison, nous ne préoccupions pas à entraîner nos soldats, dit le roi » ; - Preah Soryatey, le vice-roi, répondit au souverain ceci : « Certes, nos soldats n’étaient pas assez entraînés, mais ils ont la force et la santé nécessaire pour faire face aux soldats ennemis, fatigués, après plusieurs jours de marche forcée pour venir ici. Le souverain siamois se croyait malin de nous surprendre par une attaque surprise notre capitale royale. Je vous propose donc d’attaquer nos ennemis tout de suite sans les laisser de se reposer. Si nous attaquions nos ennemis par surprise, je suis certain que nous puissions obtenir la victoire ». La stratégie était approuvée par le souverain et les membres du Conseil de guerre. Preah Soryatey ordonna aux généraux de préparer immédiatement un plan d’attaque d’ennemis, campés devant la porte de la capitale.

Lorsque les préparatifs étaient terminés. Soryatey mit son armure de guerre, monta sur son éléphant royal et prit place dans le bât. Son cornac, assit à califourchon sur la nuque de l’éléphant, lui salua. Les fantassins et les cavaliers crièrent son nom pour le saluer. Il les répondit en levant énergiquement son épée. Cependant, les porteurs d’étendards agitèrent leur étendard pour faire bouger des longues flammes dont l’étoffe était parsemée de petites fleurettes dorées. L’orchestre militaire entama la musique de marche victorieuse. Enfin, le prince donna l’ordre à son armée de marcher sur les ennemis. Parlons maintenant des soldats siamois devant la capitale khmère. Ils s’apprêtèrent à préparer à manger. Quant aux leurs officiers, ils vinrent à peine de terminer à constituer un plan de défense du camp, ils virent surgir les fantassins khmers de tous les côtés. Fatigués par la marche et la faim, les soldats siamois ne répondirent plus aux ordres de leur chef face à cette attaque surprise. Ils cherchèrent, en effet, à s’enfuir pour sauver leur vie. Sisobath, le prince siamois, fou furieux, se précipita pour monter sur son éléphant. Il ordonne à son cornac à pousser sa monture à s’engager dans la bataille. Il assaillit les fantassins khmers et tua en un tournemain plusieurs d’entre eux. Il cria à ses hommes de riposter à l’assaut khmer. Il ordonna à ses chefs d’unité de rassembler tous les hommes disponibles pour mener rapidement une contre offensive. Soryautey, le prince khmer, d’un maintien martial sur le dos de son éléphant, son épée pour ainsi dire magique à bout de bras, ordonna à son cornac à pousser sa monture à bondir à la rencontre de Sisobath. Et voilà, tous deux qui s’affrontèrent en déployant chacun toute son habilité et toute son énergie. C’est la lutte d’homme à homme, mais les éléphants luttent aussi, bête contre bête. Après une bonne dizaine d’assauts, l’éléphant khmer poussa avec toute sa force celui de Sisobath. Le dernier perdit son équilibre et tourna le dos à son adversaire. Cette défaillance de position, fit perdre l’assurance de Sisobath. Il ordonna à son cornac d’abandonner le combat, mais poursuivit par le prince khmer qui abat d’un seul coup de son épée la tête de Sisobath. La mort du dernier provoqua la panique générale dans les rangs des fantassins siamois et les obligea à s’enfuir ou bien à se rendre aux vainqueurs.

Cette victoire donna l’assurance à Soryautey. Il ordonna aussitôt à son armée de marcher à la rencontre de l’armée de Ramaso. Aussitôt vu la colonne siamoise, il ordonna ses soldats à l’attaquer. Devant ces assauts surpris et la défaite inattendue de Sisobath, Ramaso prit panique. Il donna les ordres à ses généraux de se battre en retraite, mais poursuivit toujours par Soryautey. À la frontière, il décida de quitter le territoire khmer en pensant que le dernier n’osait pas de franchir la frontière. Comme prévu par le prince siamois, le prince khmer décida de ne pas poursuivre au-delà du territoire khmer. Cette décision était motivée par trois raisons :
- L’armée khmère à l’état actuel, n’était pas assez formée pour mener une guerre d’offensive,
- Les effectifs n’étaient pas assez suffisants,
- Le Royaume d’Ayuthia était très puissant.
Pour ces raisons, Soryautey ne pensait qu’à savourer de sa victoire limitée, c’est-à-dire, il n’avait pas eu la possibilité d’anéantir l’armée ennemie. En effet, l’ambition du roi d’Ayuthia de conquérir le Kampuchea restait toujours en flamme. Dans ces batailles, Soryautey avait fait beaucoup de prisonniers siamois et il informa son frère de cette victoire. Apprit la nouvelle, le roi était content, il offrit des récompenses à ses hommes courageux et une fête fut organisée en leur honneur .

Revenons à Ramaso, après être assuré que l’armée khmère s’était retirée de la frontière, il ordonna à son armée de camper à une distance raisonnable du territoire khmer. Il envoya une missive à son père pour lui informer de sa défaite et de la mort de Sisobath. Rama Thipday, roi du Siam, écoutait son ministre de guerre lisait le message de son fils aîné dans un imposant silence. Cette défaite lui rendait triste et furieux en même temps. Il ordonna à ses trois autres fils, Chao Basath, Chao Baat et Chao Kampong Pisey de lever une armée pour une nouvelle expédition au Kampuchéa. Ces trois princes étaient placés sous le commandement de son beau-frère, Preah Borom Reachéa. L’armée était composée de cinq divisions : Un grand corps d’armée, commandé par Preah Borom Reachéa et quatre divisions de fantassins, commandées par les quatre fils du roi du Siam, dont les noms sont cités ci-dessus.

Quelques mois seulement après la victoire, le roi khmer, Lompong Reachéa ne voyait plus l’utilité de garder des effectifs militaires importants, il décida donc de démobiliser un grand nombre de soldats afin qu’ils puissent retourner vivre auprès des siens. Cependant, le roi d’Ayuthia avait terminé ses préparatifs militaires en vue de reconquérir à nouveau le Kampuchéa. Dans le secret absolu, il ordonna son armée à marcher sur Nokor Thom, la capitale khmère. Le roi khmer fut informé de cette nouvelle par les gardes de frontière en même temps que l’arrivée des siamois devant la porte de la capitale.

Vu la situation, le roi khmer confia aussitôt la mission à son frère d’organiser la défense de la capitale et il ordonna en même temps à son frère Preah Soryauvon (dans les autres documents, on écrit qu’il est le cousin du roi) et au fils de l’ancien roi Preah Bat Sreysokhunchak, de quitter la capitale pour mission de levée une armée à fin qu’ils reviendraient pour attaquer à revers les ennemis. À la tête de quelques hommes, ces derniers quittèrent la capitale assiégée sans rencontrer des difficultés.

La capitale Nokor Thom était encerclée à une distance à peu près d’un kilomètre par, la division de Ramaso au nord, la division de Chao Baat au sud, la division de Chao Basat à l’ouest, la division de Chao Kampong Pisey à l’est. Après trois jours de repos, le prince Preah Borom Reachéa, commandant en chef des armées siamois, ordonna à ses généraux de construire des remparts au tour de Nokor Thom dont la hauteur est égale à celle des murailles de cette ville. Ensuite, il fit placer des canons sur ces remparts. Tous les jours, il ordonna à ses soldats de bombarder les lignes de défense khmères. En revanche, les Khmers ne laissaient par faire, ils ripostèrent avec leurs canons contre les envahisseurs. Le duel des canons allaient durer jusqu’à l’épuisement des stocks d’obus.

Après quelques jours d’attendre du retour en vain de son neveu avec son armée pour attaquer à revers les campements des siamois, le roi khmer décida de mener personnellement des attaques sans remporter la victoire contre la division de Ramaso. Après cinq mois (décembre au mois de mai de l’année suivante) de siège de la capitale, le roi khmer décida d’envoyer une lettre à Borom Reachéa, le prince siamois, pour lui demander la raison du Royaume du Siam de mener une guerre contre son Royaume. Voici le contenu de la lettre royale :

À son Altesse Royal, Commandant en Chef des armées du Royaume d‘Ayuthia. Jadis, votre Royaume était un État vassal du Kampuchéa. Vos aïeux royaux ont proclamé unilatéralement l’indépendance de leur Royaume vis-à-vis de celui du Kampuchéa. Le roi khmer de l’époque l’a accepté sans histoire parce que votre ancien roi, Ponhea Rong, était son frère. Depuis, nos deux royaumes vivent en paix côte à côte. Au cours des plusieurs décennies passées, mes prédécesseurs n’ont jamais la moindre idées de revendiquer de quoi ce soit à votre royaume, mais pourquoi, aujourd’hui, votre roi a décidé d’envahir mon pays qui ne demande qu’à vivre en bon voisinage avec votre pays dans la bonne tradition du bouddhisme.

Borom Reachéa ne tardait pas de répondre au roi khmer par une lettre dont le contenu était ceci : À Sa Majesté le Roi du Kampuchéa. Notre Auguste roi a un seul but dans cette guerre, c’est de vous faire accepter la suzeraineté du Royaume d’Ayuthia sur celui du Kampuchéa. Si vous acceptiez cette condition, nous lèverons le siège de votre ville et nous vous laisserons vivre en paix.

Lompong Reachéa, le roi khmer, convoqua son Conseil de guerre pour informer les membres de ce Conseil la réponse de Borom Reachéa et aussi pour les faire entendre sa décision à cette réponse : Le roi d’Ayuthia nous fait la guerre pour m’imposer à reconnaître sa suzeraineté. Si je l’acceptais, il m’a promis de nous laisser vivre en paix. Comment je peux céder à son caprice démesuré. Accepter de telle condition, veut dire pour moi une honte pour notre pays, qui était dans le passé un grand pays très puissant. Je préfère donc mourir comme un homme libre au lieu de vivre comme un monarque vassal.

Le siège de Nokor Thom perdurait. Pendant la saison de pluies, Lompong Reachéa donna l’ordre aux ministres de faire cultiver du riz pour l’armée dans l’enceinte de la capitale par les esclaves. Il faisait assez souvent des inspections à son armée pour remonter leur moral. Le temps passait, le moral des soldats siamois commençait à baisser. Borom Reachéa voyait le danger, décida d’écrire une lettre à son roi dans les termes suivants : Sa Majesté le Roi. Le moral de vos soldats au Kampuchéa n’est pas au beau fixe parce qu’ils vivent déjà plus longtemps loin du pays et de leur famille. La situation militaire n’avance guère non plus. Nous ne pouvons pas laisser perdurer cette situation, car le temps travaille pour les Khmers, qui sont déterminés à gagner la guerre et à anéantir notre armée. Le retrait de notre armée du Kampuchéa ne serait non plus une bonne mesure car, cette fois, le roi khmer nous poursuivra jusqu’à chez nous pour nous détruire à jamais. Une unique solution pour nous, c’est de gagner cette guerre à tout prix. Cette victoire serait encore possible si nous avions la possibilité d’augmenter notre effectif au Kampuchéa.

Parlons du prince Soryauvong ; après son départ de la capitale ; celui-ci avait eu des difficultés pour enrouler la population dans l’armée royale. Apprenant que les renforts siamois étaient en train de marcher sur Nokor Thom, il décida de l’intercepter, malgré l’effectif de son armée est inférieur à celle d’ennemies. En effet, l’armée khmère fut vite écrasée par l’armée siamoise. Après sa défaite, le prince khmer s’enfuit avec le débris de son armée pour se cacher au Laos.

Malgré des renforts, les siamois n’arrivaient pas à briser les lignes de défense khmère. Après douze mois de siège de Nokor Thom, le roi khmer mourut de maladie. Cette nouvelle provoqua un découragement général dans la capitale. Le prince Soyautey, vice-roi khmer, ordonna aux Brahmans d’introduire la dépouille du roi dans une grande urne mortuaire, duquel était déposée dans la salle du trône où il venait assister tous les jours des services religieux. Ensuite, il convoqua les ministres et les généraux pour les informer de ses intentions : « En tant que vice-roi, la mort du souverain, mon frère, me donne droit de lui succéder. Nous sommes en guerre ; les ennemis sont devant notre porte, il n’est donc pas nécessaire d’organiser les cérémonies de couronnement. Nous en ferons plus tard, une fois nous vaincrons les ennemis. J’assume désormais toutes les fonctions de roi du Kampuchéa et je vous demande de poursuivre vos missions selon vos fonctions habituelles. Gagner la guerre est notre priorité absolue. Fixons donc cet objectif dans notre esprit, la victoire viendra. Faire entendre cela à nos soldats qui sont, je sais, très fatigués dans cette guerre et en plus, ils sont un peu perdu, après la mort de mon frère. La moindre défaillance de notre part, nous amènera à la défaite assurée. Les renforts des ennemis, dirigés par leur roi en personne les donnent le courage de se battre contre nous. Une fois la nouvelle de la mort de notre souverain parviendra au roi siamois, il nous attaquera sur tous nos fronts. Il faut donc pour nous de gagner cette guerre. Bon courage à vous tous ».

Comme prévu par Soryautey, le roi Rama Thipadey ordonna à tous ses généraux d’attaquer en masse les lignes de défense khmère. Il s’adressa à ses soldats : « Que chacun de vous donne le meilleur de lui-même ! toute défaillance sera impitoyablement punie, mais le brave sera généreusement récompensé ». Cette phrase provoqua un enthousiasme général dans les rangs de l’armée siamoise. Les assaillants donnèrent assauts sur les lignes khmères avec fougue et détermination de gagner. Les fantassins des deux camps s’entre-tuèrent gaillardement. Soudain, le prince Chao Basat arriva à percer une brèche à l’Ouest de la capitale khmère. Il fut poussé aussitôt par Soryautey. Sans perdre le courage, Chao Basat recommença des assauts de plus en plus violents. Soryautey en première ligne montra son courage à ses soldats de repousser à chaque assaut d’ennemis avec succès. Dans la mêlée, les soldats khmers s’écrièrent : Le prince à terre. Ce prince n’était que Soryautey. Il tomba de son éléphant avec une flèche à la poitrine. Non loin de là, un autre prince khmer, Borom Rama, fils du roi défunt Lompong Reachéa, sur son cheval s’écria aux soldats de venir secourir son oncle par terre dont le corps ne bougeait déjà plus. Avec beaucoup de difficulté, les soldats khmers arrivaient à extraire le corps sans vie de leur souverain du champ de bataille.

Tout seul à la tête de l’armée, Borom Rama organisa sur le champ des contre attaques pour repousser la poussée d’ennemis. Il entra dans ville avec le corps de son oncle pour le déposer auprès celui de son père. Il réunit les généraux pour les dire de ses intentions : « Il faut abandonner la capitale. Nous ne pouvons plus résister la pression d’ennemis ; ils sont plus nombreux que nous. Et tôt ou tard, ils vont percer toutes nos lignes de défense. Le mort de nos deux rois est arrivée au mauvais moment. Dans l’opinion des généraux siamois, je n’apparais pas comme étant une force alternative crédible, pas encore, en tout cas pour mener une guerre contre eux. Ils vont en profiter encore plus pour nous attaquer. Notre devoir d’aujourd’hui est de protéger notre armée, dont la détermination de gagner est encore intacte. Je demande donc à vous et à nos hommes valides, les volontaires en tout cas, de faire un dernier effort pour briser l’encerclement d’ennemis. Il serait mieux de poursuivre notre combat dans l’ensemble de notre territoire contre nos ennemis que de persister de défense une ville qui n’est plus défensable aujourd’hui. Si nous concentrions toutes nos forces pour briser la ligne de Chao Basat, je suis certain que nous pourrions réussir car ce matin j’ai observé que ses soldats sont très fatigués. Ce soir à la tombée de nuit, nous allons lancer une attaquer surprise pour sortir de la capitale ». Sa péroraison était si convaincante que l’ensemble des ministres et des généraux le suit sans hésitation. Le prince demanda aux brahmans de ramener tous les objets légers qui symbolisent la royauté khmère.

Comme prévu, à la tombée de nuit, il ordonna aux soldats d’attaquer la ligne de Chao Basat. Après quelques heures de résistance par les siamois, Borom Rama avait pu percer la ligne d’ennemis et quitta la capitale Angkor Thom avec son armée.

Le lendemain, les dignitaires du royaume qui ne pouvaient quitter la capitale à la veille, demandaient l’audience au roi siamois pour lui offrir la clef de la cité. Celui-ci accepta cette capitulation et entra en souverain vainqueur sur le dos de son éléphant dans la capitale khmère en l’an 1353. Il s’adressa quelques jours plus tard aux dignitaires et aux religieux khmers : « Votre capitale est magnifique, je l’avais visité il y a quelques jours et vos deux rois défunts étaient très courageux. Ils avaient fait ce qu’il fallait faire pour défendre leur royaume. C’étaient des vrais guerriers. Ils sont aujourd’hui sur la route des honneurs vers le paradis. J’ordonne donc, que leurs funérailles soient célébrées en conformité avec la tradition des rois khmers. Je proclame mon fils aîné, Chao Baat, roi de votre pays. Je laisse mon armée de 10 000 hommes ici pour assurer la sécurité du roi. Pour compenser mes dépenses de guerre, j’annexe deux de vos provinces : Machem et Reachséma (Khorat). Je placerai mes généraux à la tête de ces deux provinces. Votre pays est désormais placé sous la suzeraineté de mon royaume ».

Après avoir assisté aux funérailles des deux rois défunts khmers, Rama Thipadey retourna dans son pays en ramenant avec lui tous des objets de valeur y compris des enluminures dans le magasin royal de Nokor Thom et 50 000 esclaves khmers dont 10 000 pour transporter de ces objets. Avant son départ, il nommait des ministres et des gouverneurs des provinces et récompensait à ses hommes en fonction de leur mérite pendant la guerre. Traduction non officiel par Sangha OP
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 08:31
Dans le N° 2, il y a six règnes des rois khmers : - Le règne de Preah Bat Ponhea Sours (1048-1099). - Le règne de Preah Bat Serey Vuchak (1099-1163). - Le règne de Preah Lompong (1162-1217). - Le règne de Preah Angkir (1217-1275). - Le règne de Preah Soryapoir (1275-1340). - Le règne de Preah Sotheanreach (1345).

LE REGNE DE PREAH BAT PONHEA SOURS (1048–1099).
En l’an 1048, Ponhea Sours succéda à son frère. Il nomma son neveu, Preah Séreyrath, prince héritier du royaume. Il célébrait les funérailles de son frère pendant 37 jours. Ponhea Sours était un roi juste et honnête. Il poursuivait la politique de son frère en développant davantage le bouddhisme et en faisant construire et réparer plus de cent pagodes. Pendant le règne de Ponhea Sours, le pays était prospère : pluie était abondante pour la culture du riz. En l’an 1070, le roi fêta son 22e anniversaire de son couronnement. Cette année, il y avait un homme, nommé Chay, qui se prétendait être un homme prédestiné roi. Il se rebellait contre Ponhea Sours. Pour réprimer cette rébellion, le roi confia la mission aux deux généraux, Ponhea Chhak (ministre de l’intérieur) et Ponhea Kralahom (ministre de la mer). Au cours du combat, Chay fut capturé vivant par l’armée royale et fut exécuté sur le champ par les deux généraux. Au retour à la capitale royale, les deux Ponhea se précipitèrent au palais pour informer le roi de leur victoire. Et pour les remercier, le roi offrit beaucoup de cadeaux à ses deux généraux victorieux. Le roi n’avait pas d’enfant. À 48 ans, il tomba gravement malade. Il fit venir au palais son neveu, Preah Séreyrath, pour lui dire sa dernière volonté : Après ma mort, tu seras roi des Khmers. En tant que roi, tu dois poursuivre la politique de ton père et la mienne. Tu dois développer davantage la religion bouddhiste dans notre royaume. Après la mort d’Ang Sours, Preah Séreyrath fit proclamer roi par le Conseil de la couronne. Note 2 : On ne trouve pas la trace du roi Ponhea Sours, ni dans les livres déposés à la bibliothèque royale, ni dans les récits d’histoire des rois khmers, écrits par Preah Sangtheakvong. Selon ce dernier, le nom de successeur du roi Ta Trasakpaem ou Ang Chay, était Preah Nipeanbat.

LE REGNE DE PREAH BAT SEREY VICHAK (1099–1163).
Agé de 67 ans, Preah Séreyrath succéda à son oncle, le roi défunt Ang Sours. Il fut couronné roi sous le nom de règne Preah Bat Serey Vichak. Il était un roi juste et honnête. Il poursuivait la politique de son père et de son oncle. En l’an 1144, la reine Kuntha Bottom donna au roi un fils, nommé Preah Lompong. Le roi aimait beaucoup son fils. Il ordonna aux grands-maîtres de tous les métiers du palais d’apprendre à son fils toutes les connaissances existées sur la terre jusqu’à son fils devint à son tour un grand-maître dans l’art militaire et la science du gouvernement. Ainsi, le roi nomma son fils prince héritier du royaume. Le roi mourut à l’âge de 133 ans, après 60 ans de règne. Après sa mort, son fils, Preah Lompong fut proclamé roi par le Conseil du trône. Note 3 : On ne trouve pas la trace du règne de Preah Bat Serey Vichak dans les autres documents d’histoire des rois khmers.

LE REGNE DE PREAH LOMPONG (1162–1217).
Preah Lompong fut couronné roi en 1163. Il prit sa première femme comme reine et lui donnèrent un nom de sacre Samdech Phakatey Preah Mohaksachtrey Chakrapat. Il célébra les funérailles de son père pendant trois mois. Il poursuivait la politique de son père. Pendant son règne le royaume était prospère. En l’an 1197, la reine donna un fils au roi, nommé Preah Reach Ang Kir. Le roi s’éteignit en 1217 à l’âge de 75 ans après 55 années de règne. Son fils Preah Ang Kir succéda à son père. Note 4 : On ne trouve pas la trace de la reine-mère dans les autres documents.

LE REGNE DE PREAH ANG KIR (1217–1275).
Preah Ang Kir succéda à son père à l’âge de 20 ans. Il épousa une de ses cousines et l’éleva au rang de reine avec un nom de sacre Samdech Preah Phakatey Ksachtrey Sérey Chakrapat. Il célébra les funérailles de son père pendant 3 mois. En l’an 1225, le roi décida de parcourir le royaume pour faire une inspection. Arrivé dans la région de Tonlé Thom, il ordonne à sa suite de dresser une tente royale à côté de l’ancien palais royal dans la province Bane Chey (province Kandal d’aujourd’hui). Il fit venir le prince gouverneur de cette province pour qu’il fasse un compte-rendu complet sur la situation de sa province. À la fin de la réunion du travail, le roi posa une question au gouverneur : - Pourquoi Chao n’habite pas dans l’ancien palais ? - Je n’habite pas dans ce palais parce qu’il est hanté par l’esprit de l’ancien roi. Dans le passé, Il y avait des gens qui y habitaient ; ils voyaient apparaître le fantôme de l’ancien roi qui venait leur chasser de son palais. Ces gens étaient terrifiés et tombés tous gravement malade. - Si j’aménageais ce palais en pagode, que pensiez-vous, dit le roi au chef religieux de la province, nommé Samdech Preah Neak Séna Mohathérak, présent à la réunion. L’idée du roi était approuvée par tous les assistants à la réunion. Une fois approuvé, le roi ordonna au chef des services des travaux d’aménager l’ancien palais en temple et fit construire au nord de ce temple des logis pour les moines Il nomma Samdech Preah Neak Séna Mohathérak chef de la nouvelle pagode dont le nom était Nokor Tougn. Une fête en conformité avec la religion bouddhiste fut organisée pour inaugurer la pagode Nokor Tougn. Le roi Preah Ang Kir avait un fils avec la reine dont le nom était Soryapoir. Le roi mourut à l’âge de 78 ans après 58 ans de règne. Son fils Soryapoir lui succéda. Note 5 : On ne trouve pas la trace du roi Preah Ang Kir dans les autres documents d’histoire des rois khmers.

LE REGNE DE PREAH SORYAPOIR (1275–1340).
Preah Soryapoir devint roi à l’âge de 23 ans. Il épousa sa demi-sœur, nommé Samdech Preah Phakatey (nom de sacre). Le récit du règne du roi Preah Soryapoir dans la chronique des rois khmers commence par une bataille entre deux unités de la cavalerie khmère et siamoise. Une colonne de la cavalerie de 100 cavaliers de la garde royale Siam, commandée par le souverain en personne, était poursuivie par la cavalerie khmère dans la province de Mlou Prey (Preah Vihear d’aujourd’hui). La colonne siamoise transportait avec elle beaucoup d’objets de valeur : - Une statuette du Preah Ong Mark (mot inconnu en cambodgien), - Une boite à bétel incrustée de diamants, - Un plateau à habits incrustés de diamants, - Un arc incrusté de diamants, - Deux étuis de l’épée, l’un en or et l’autre en cuivre, incrustés de diamants, - Un poignard dont la poignée est incrusté de diamants, - Une paire de statuettes de dieu de feu plaquées d’or, - Une paire de lance à trois fers en or dont la hampe est incrusté de diamants. - Au bout de quelques heures de poursuite, tout près de la frontière khméro siamoise, Okgna Yaum Reach Tekyau Yath, gouverneur khmer, avec six officiers, interceptèrent les siamois. Sans attendre l’arrivée des autres cavaliers, ils livrèrent aussitôt la bataille aux ennemis et tuèrent quarante cavaliers siamois. Terrifiés par l’exploit des assaillants khmers, les siamois jetèrent tous les objets emportés par terre et cherchèrent en vain à s’enfuir. Aperçut le roi siamois à quelques mètres de lui, Yath s’empressa d’aller le tuer. Ce dernier lui supplia de laisser la vie sauve en échange avec son collier de diamants. Vu le collier jeté par terre par l’ennemi royal, Yath sauta de son cheval pour le ramasser. Venant d’arriver sur les lieux, Okgna Tekyau Borareach, commandant de la cavalerie khmère, s’en aperçut et ordonna à Yath de remonter immédiatement sur le cheval et poursuivre le combat. Profitant de la confusion dans les rangs des khmers, le roi siamois et ses hommes réussirent à traverser la frontière. Cependant un renfort siamois, commandé par le gouverneur de la province Nokorreach, arriva et s’engagea dans le combat aussitôt pour repousser hors de la frontière siamoise les assaillants khmers avec succès. Le roi du Siam se retira dans sa capitale royale et régna pendant cinq ans en paix dans son royaume. À l’âge de 40 ans, le roi Soryapoir tomba gravement malade et mourut soudainement. Son fils Preah Sotheanreach prit sa succession.

LE REGNE DE PREAH SOTHEANREACH (1345).
Après quelques mois de règne, le roi Preah Sotheanreach mourut de maladie. Son fils aîné, Preah Lompong Reachea fut proclamé roi par le Conseil de la couronne. Traduction non officiel par Sangha OP
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 14:53
Les évènements du 18 mars 1970 (Par Bernard Hamel) Le 19 décembre 1969, dans sa résidence de Kep sur le golfe de Siam, le Prince Sihanouk avait organisé un bal costumé auquel il avait convié le Corps diplomatique. Pour la circonstance, le Prince s’était déguisé en samouraï japonais. Trois mois plus tard, le 18 mars 1970, il était destitué de ses fonctions de Chef d’État par le parlement cambodgien. Entre temps, il est vrai, beaucoup d’évènements s’étaient produits au Cambodge. Mais Sihanouk ne les contrôlait plus, il n’avait plus pris sur l’évolution de la situation intérieure et extérieure du royaume. En effet, à la surprise générale, il avait quitté son pays soudainement le 6 janvier 1970 pour des raisons qui sont demeurées obscures, ou bien connues de lui seul. Le prétexte invoqué par lui, pour expliquer son départ, était qu’il voulait se rendre en France pour soigner sa santé qui paraissait cependant excellente. Et il avait laissé l’incertitude sur la durée de son absence : deux mois, trois mois, ou même davantage. Cette absence n’était pourtant pas très opportune à un moment où le Cambodge se trouvait confronté à de graves problèmes : une situation économique déplorable, un mécontentement croissant (dans la capitale tout au moins), et de sérieuses inquiétudes pour l’avenir liées à la présence de quelque 40 000 soldats nord (vietnamiens et vietcong installés dans des «sanctuaires» en territoire cambodgien. C’est la présence de ces forces étrangères, infiltrées depuis plusieurs années au Cambodge grâce à la connivence du Prince, qui allait provoquer la crise politique aboutissant à l’événement du 18 mars 1970. Le gouvernement en place à cette époque - formé en août 1969, présidé par le Général Lon Nol et baptisé par Sihanouk lui-même «gouvernement de sauvetage» - ne songeait pourtant pas à se débarrasser du Prince. Tout au plus souhaiterait-il limiter son pouvoir absolu (exercé depuis 1955). Il souhaitait en tout cas son retour, en raison des manifestations anti-vietcongs et anti-Hanoi qui venaient d’avoir lieu à Phnom Penh et en province pendant la première quinzaine de mars. Or le Prince, qui séjournait alors à Paris, avait réagi maladroitement en envoyant des télégrammes irrités pour condamner ces manifestations. Il donnait ainsi l’impression de prendre parti pour les communistes vietnamiens contre son propre peuple. Et au lieu de revenir à Phnom-Penh sans tarder, il annonçait qu’il différait encore son retour pour se rendre d’abord à Moscou puis à Pékin. Mais le «gouvernement de sauvetage» ne voulait toujours pas rompre les ponts avec le Prince. Aussi avait-il proposé de lui envoyer deux émissaires, le Prince Kantol, son cousin et M. Yem Sambaur, pour lui expliquer la situation. Le refus de Sihanouk de les recevoir allait être son erreur fatale. En effet, toute conciliation apparaissant impossible, le Général Lon Nol et son gouvernement se virent obligés de dénouer la crise sans plus attendre. Le 18 mars, tôt dans la matinée, eut lieu une réunion spéciale du Parlement cambodgien (Assemblée Nationale et Conseil du royaume). Pour prévenir des troubles éventuels, le gouvernement avait fait venir à Phnom-Penh quelques troupes et engins blindés qui prirent position aux principaux points stratégiques. Ils n’eurent d’ailleurs pas à intervenir car il n’y eut aucun trouble, la population étant demeurée paisible. C’est par la radio qu’elle apprit, en début d’après-midi, que le Parlement avait retiré sa confiance au Prince, voté sa destitution à l’unanimité par 92 voix contre 0, et que Sihanouk cessait d’être Chef de l’État à partir de 13 heures du même jour. Le Président de l’Assemblée Nationale, M. Cheng Heng, était désigné comme son successeur en attendant l’élection ultérieure d’un nouveau Chef de l’État du Cambodge. Mais la royauté n’était pas encore abolie. Vers 16 heures un bref communiqué, de quelques lignes seulement, fut remis aux deux seuls journalistes occidentaux accrédités alors à Phnom-Penh et qui avaient été convoqués au ministère de l’Information. La journée s’acheva ensuite dans le plus grand calme. Personne en tout cas ne s’était dressé à Phnom-Penh pour défendre son régime qui – après 15 années d’existence – venait de prendre fin par une procédure légale, sans violence, et dans une indifférence générale qui aurait pu surprendre un an plus tôt. En fait, la principale préoccupation des Phnompenhois ce jour là concernait le retrait des forces nord-vietnamiennes et vietcong. Un retrait qui avait été demandé par le « gouvernement de sauvetage » le 12 mars, conformément aux vœux de la population, mais qui paraissait très aléatoire. Effectivement Hanoi et Vietcong refusaient de retirer leurs troupes du territoire cambodgien, malgré les tentatives du gouvernement Lon Nol pour engager une négociation à ce sujet. Ce refus des communistes vietnamiens de quitter leurs « sanctuaires » allait plonger le Cambodge dans la guerre onze jours plus tard (le 29 mars). Une guerre qui, sous des formes diverses, n’a pas encore pris fin vingt ans après la chute de Sihanouk. (Article lu dans « reflet d’Asie n°10) Bernard Hamel, journaliste français, ancien expert au Ministère de l’Information à Phnom-Penh.
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 12:15

Osons-nous faire autrement ?

Dans les jeux, il y a des règles à respecter par les joueurs. Si l’un des joueurs ne respectait pas les règles, il sera expulsé des jeux par les autres joueurs.

Situation 1 : Si l’un des joueurs trichait et les autres joueurs n’en aperçoivent pas, nous pouvons en conclure que le tricheur est habile et les autres sont stupides.

Situation 2 : Si l’un des joueurs trichait et les autres joueurs le savent, mais ils continuent de jouer les jeux comme rien n’était. Dans cette situation, nous pouvons dire que ces jeux sont truqués.

Situation 3 : Si l'un des joueurs trichait et les autres joueurs le savent, mais ils continuent de jouer en dénonçant quand même la triche. Dans cette situation, nous pouvons dire sans ambages que le tricheur est invincible.

Situation 4 : Si l'un des joueurs trichait et les autres joueurs le savent et décidaient de ne plus jouer. Dans ce cas, nous pouvons affirmer que les autres joueurs sont attentifs.

Au Cambodge, l’Opposition participait (participera) aux élections en dénonçant avant et après les élections qu’elles ne sont pas libres et équitables. Cette situation correspond à la situation 3, dans laquelle il y a un choix parmi des stratégies citées ci-dessous.

Stratégie de facilité : s’il gagnait, il pourrait dire que le peuple a choisi le changement, s’il perdait, il pourrait dire que les voix ont été achetées par l’adversaire, s’il obtenait quelques sièges, il pourrait se consoler en disant : nous allons nous faire entendre légalement nos voix dans les institutions nationales et internationales.

Stratégie d’entretien : il savait d’avance qu’il ne gagnera pas, mais sa participation lui donnait une occasion pour stimuler ses militants et ses électeurs en vue de maintenir sa présence dans la vie politique.

Stratégie d’espérance : il savait que les élections ne sont pas libres et équitables, mais il espérait de gagner en pensant que le peuple ait toujours le dernier mot.

Stratégie de sauve qui peut : il ne maîtrisait pas la situation, mais la participation aux élections lui permettait au moins de faire élire ses leaders.

Nous le savons qu’après chaque élection, l’Opposition contestait toujours les résultats. Elle disait qu’elle ne siège pas à côté de ceux qui ne respectent pas les règles, puis elle siégeait et se taisait. Très vite, en effet, les militants et sympathisants exigeait une explication, leur déception devenait désespoir. Ils se posaient la question : Pourquoi accepte-t-il de participer aux élections en sachant que les règles ne sont respectées par les partenaires. Cette acceptation est-elle un défaut moral de l’Opposition ? Que proposer ?

Une nouvelle stratégie est-elle possible ? Celle du «zéro tolérance», envers soi-même et envers ceux qui ne respectent pas les règles de jeux aux prochaines élections. Ce «zéro tolérance» est une révolution de mentalité, c’est-à-dire : oser faire autrement. Si l’Opposition constate que le parti au pouvoir ne respecte pas les règles du jeu, elle doit boycotter la compétition. L’accusation n’est plus suffisante.  Ce n’est non plus crédible de jouer le rôle de victime, quand on savait d’avance la tricherie de l’adversaire. Je me pose donc une question, quelles seront les conséquences, si l’Opposition décide ne pas participer aux élections non libres et non équitables ? Jouer pour gagner un petit peu, ne serait plus acceptable pour l’opinion publique.

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